Pourquoi la vocation d’Alternative Clamartienne est la provocation du débat ?

 

Une énergie nouvelle

Lors de la campagne des municipales de 2001, un élan formidable est parvenu jusqu’aux urnes. C’était celui d’une partie de la population qui avait jugé qu’il était temps de faire preuve d’audace et d’offrir sa chance à une autre méthode, une autre logique. Une force politique nouvelle se créait non pas de l’initiative d’une élite socialement déterminée, afin de se représenter sur la scène des doctrines et autres pseudos théories fumeuses comme leurs cendres… Une énergie se concentrait à partir des interrogations d’inconnus les uns aux autres pour la plupart, qui s’exprimèrent spontanément autours des tables ouvertes des réunions publiques. Puis vint l’écoute, les convergences, les expériences communes et les propositions. C’était un bouleversement dans leurs vies, la confusion avant la création. Il fallait désormais se faire militant. Mais là encore la méthode fut originale. Intuitivement, l’énergie occupa le terrain. Nourri de ses doutes, elle vint rencontrer, interroger, comprendre  son environnement. Du quartier de la gare au mail de la Plaine.

Des jeunes ont participé, de façon créative et dynamique, à l’opposé des ironies et  des désillusions faciles de leur prétendue génération.  C’était avant les forums sociaux européens, avant la mobilisation anti-fascistes de 2001, où ils furent aussi. Ils vinrent en politique porter la contradiction au nom de leurs expériences pratiques, sûr de la légitimité de leurs paroles de jeunes citoyens européens et français, face aux slogans galvaudés ou aux discours usés.

Le succès d’une gauche populaire et unie

Leurs aîné(e)s, militants d’expérience ou  citoyens motivés, encadraient cet élan. Ils le construisaient ingénieusement par-dessus leurs oppositions de classe ou de parcours, dans l’euphorie de leur rencontre.

Il y avait aussi, évidemment des pionniers. On parlera de Clamart Autogestion, de la lutte contre le projet Muse. Ce n’est pas leur faire ombrage que de considérer cependant que l’héritage de ces mouvements ne suffit pas à expliquer ce que cette campagne engendra :

Un score de 9,5% au premier tour pour la liste de démocratie participative qui réalisa ainsi le meilleur score national étiqueté « extrême gauche ». D’ailleurs, l’apposition de cette étiquette par les médias serait à mettre en question, dans ses origines comme dans ses motivations. Quoiqu’il en soit, l’enthousiasme suscité par cette liste confirmait l’attente d’une réflexion radicale et ouverte à la fois, globale et locale à la fois. Un grand « Merci » à ceux qui nous firent alors confiance et continuent encore aujourd’hui.

Ce succès s’acheva par la victoire finale d’une gauche unie.

Nos élus assumèrent leurs nouvelles responsabilités avec courage, transparence  et intégrité jusqu’à la décision de quitter, usés, une majorité uniformisée par la pression de pratiques selon nous dépassées et contre-productives. Mais notre voix ne cesse de se faire entendre, au Conseil municipal comme dans la rue.

Il s’agit de relever le défi du cadre institutionnel : obéir aux normes instituées pour mieux les dépasser ; résister pour mieux rester lucides, à l’écoute, dignes.

Notre activité se prolongea dans les publications, les animations de soirée de débat et les engagements de soutien aux forces progressistes.

Cette liste, puis la forme d’association qu’elle prit, devint la force politique la plus vivante et créative de notre commune.

Des contradictions fertiles

Alternative Clamartienne  fut à l’origine un enthousiasme commun autour de l’espoir d’une nouvelle pratique du vivre-ensemble, en un mot de la politique. Si cette inspiration peut sembler parfois rechercher un nouveau souffle, c’est que l’énergie de ce qui l’alimente s’éloigne. Elle s’endort, conformiste, soumise au quotidien. Il est à nouveau temps pour AC d’innover pour raviver la flamme à l’horizon de futures batailles. L’Association doit à nouveau libérer son potentiel de contradiction dans ses débats internes autant que publics. Nous continuerons ainsi à alimenter nos réflexions, communes et individuelles. Nous serons alors armés pour affronter ces conservateurs et libéraux qui s’approprient la démocratie au nom d’une prétendue compétence que leur donneraient leurs positions sociales dominantes, à la façon de la figure paternaliste et patriarcale de l’homme providence.

Alternative Clamartienne a vocation à être progressiste, radicale et ouverte, c'est-à-dire Populaire, Participative, et Altermondialiste. Elle n’y parviendra qu’en passant par les feux de la critique et de l’autocritique.

                                                                          Eddy