12 décembre 2008
Fermeture de la rue Brignole-Galliera (encore !)
Quelques remarques dans le prolongement de ce qui a été annoncé au dernier conseil municipal (26 novembre 2008)

L'affaire de la fermeture de la rue Brignole-Galliera et les remous qu'elle génère dans la vie clamartoise (création d'associations de riverains, pétitions, menaces de procès divers...) appelle quelques remarques de notre part qui portent d'une part sur l'opportunité de cette mesure et d'autre part sur les modalités de sa mise en oeuvre.

Sur le fond, cette initiative s'insère apparemment dans le cadre du nouveau plan local de déplacement urbain élaboré par la municipalité, en liaison avec un cabinet d'études, et avec l'approbation des habitants (cf. site de la ville de Clamart ici). Ce plan fixe notamment des objectifs parmi lesquels figurent la "canalisation de la circulation de transit sur les grands axes" ainsi que "la baisse de la pollution par la réduction du trafic routier, la protection de la desserte des quartiers et des polarités (?) des nuisances liées au trafic de transit : accidents, bruit..." (cf. site de la ville de Clamart ). Or, si ces objectifs apparaissent effectivement louables dans leur énoncé, la rationalité du choix des mesures destinées à les atteindre (modifications du PLDU) et surtout l'absence de démarche d'évaluation visant à apprécier l'impact effectif de ces mesures, semblent faire apparaitre un certain manque de rigueur dans la définition, puis la gestion, du projet.

Dans ce cadre, les nouvelles propositions visant à évaluer les flux de circulation actuels (comptages annoncés par l'adjointe "Transports, Voirie et Environnement") n'ont désormais qu'un intérêt limité car elles ne s'inscrivent pas dans une démarche d'évaluation clairement identifiée (qui aurait due en toute rigueur être élaborée avant la mise en oeuvre des modifications du PLDU de façon à pouvoir apprécier objectivement leur impact). Pourquoi ne pas s'être inspiré à Clamart de l'expérience acquise lors de la mise en oeuvre de mesures similaires dans d'autres communes où très souvent l'évaluation est planifiée a priori et croise deux axes d'appréciation : les effets objectifs des mesures (comptages des véhicules, diminution effective des flux de transit, du nombre d'accidents, de la pollution...) et leurs effets subjectifs en termes de qualité de vie pour les habitants (enquêtes de perception auprès des riverains, des commerçants et des usagers des transports en commun ou de transports alternatifs) ? Pourquoi n'avoir pas choisi une démarche de test sur une durée limitée, mais significative (par exemple 6 mois) suivie d'une évaluation publique des résultats obtenus ? Comment savoir si la baisse éventuelle du trafic de transit correspond à un usage croissant des TC ou si nous avons simplement détourné les sources de pollution vers d'autres communes tout en induisant quelques désagréments chez les clamartois concernés ? Et d'ailleurs, quid de la coordination avec les communes limitrophes lorsque l'on prend des mesures qui agissent sur la circulation de transit (inter communale) ?

Par ailleurs, en ce qui concerne les modalités de définition et de mise en oeuvre des mesures retenues, la démarche suivie met clairement en évidence plusieurs manquements aux principes de démocratie locale et participative, défendus par Alternative Clamartienne et dont se réclamait la liste de Philippe Kaltenbach : mauvaise gestion des comités de quartier aboutissant au vote d'une mesure importante (la fermeture de la rue Brignole-Galliera) par quelques riverains (Pourquoi seulement eux ? Et d'ailleurs comment définir correctement les personnes habilités à prendre part à un tel vote ?), rumeurs de manipulation lors de ce vote, manque d'écoute lorsque les habitants du quartier prétendent se rebiffer, refus de faire marche arrière ou à tout le moins de remettre le problème à plat alors qu'une pétition circule et obtient plus de 1000 signatures etc.

Aux dernières nouvelles, après avoir fait le dos rond pendant 8 mois, la mairie propose de rentrer dans un processus de conciliation entre les deux clans (les anti et les pro-fermeture), qu'elle a elle-même contribué à créer, et d'organiser une expérimentation sur un nouveau plan de circulation défini par les habitants eux-même. Mais où sont donc passés les conseils de quartier et les comités de pilotage (les derniers C/R de réunion disponibles datent respectivement d'avril 2004 et septembre 2005) réclamés avec insistance par les habitants ? Et, après avoir fait conduire, autant d'études par des cabinets de conseil (financées par nos impôts locaux) est-il raisonnable de finir par des modifications locales définies par les riverains eux-mêmes ? Que devient l'intérêt général dans ce cas, chaque quartier est-il désormais maitre de son micro-plan de circulation ?

Compléments d'informations

Le "blog de Jean-Philippe" ici et l'association ACCES (Association Clamartoise Circulation Environnement et Solidarité).

Le site de la mairie, Plan de déplacement de Clamart : «...Ce sont les habitants qui ont votés pour les aménagements qu’ils ont jugés susceptibles d’améliorer la circulation dans leurs rues...» ici.

Une recherche sur G....e avec les mots clés "Plan local ou Communal de déplacement" vous fournira sans difficultés une multitude de liens vers les sites de communes ayant conduit (souvent avec succès) des expériences similaires.

13 mai 2008
Rue Brignole-Galliera : quand la démocratie locale mal comprise mène à l’impasse
Il aura suffi d’un vote en catimini au conseil de quartier Percy pour que les habitants de la rue Brignole-Galliera obtiennent que leur rue devienne une impasse. Une chance pour eux : plus une voiture et le calme du bois juste en face. Quel Clamartois ne souhaiterait pas obtenir le même avantage ? Quelle rue ne voterait pas pour être réservée à ses seuls résidents ? Quel quartier ne voterait pas pour que la circulation des «étrangers» soit ainsi déversée sur le quartier voisin ? Et ainsi de suite. Est-ce là l’objectif visé par la démocratie locale ? Bien évidemment non. Quelle mouche a piqué les élus municipaux de laisser faire un pareil lobbying ? Et de déclencher la fureur des habitants des rues adjacentes et des automobilistes de passage ? Cette décision aberrante nous stupéfie. Elle discrédite complètement le principe de consultation des habitants, et monte les Clamartois les uns contre les autres.
Une démocratie locale bien pensée devrait suivre des principes simples mais incontournables : donner des limites claires dès le départ à toute consultation, annoncer largement toute réunion des conseils de quartier, ne jamais mettre au vote un projet où l’intérêt particulier va contre l’intérêt général ou bien qui risque d’aggraver des tensions entre habitants, rues ou quartiers. Concernant la rue Brignole-Galliera, le problème posé par la circulation aurait pu faire l’objet d’une conférence de consensus (réunion d’experts en circulation, stationnement et d’habitants de plusieurs rues et d’autres quartiers de Clamart), d’une évaluation préalable des conséquences de sa mise en impasse, et de débats largement annoncés au conseil de quartier et d’inter-quartier. Sur un sujet aussi sensible, nous considérons que la décision finale après ces échanges aurait du revenir au Conseil Municipal, et que les habitants auraient du le savoir dès le départ.