16 février 2009

Piscine, la concertation bat son plein (deuxième épisode)
Le point de vue de Claude sur la réunion du mardi 27 janvier

Mon centre d’intérêt : la conduite de cette concertation et sa suite plus que le choix proprement dit de la piscine et de son emplacement. Pourvu que l’eau soit purifiée à l’ozone, cela me suffit et comme cette proposition est l’une de celles du CSM natation, je suis tranquille, c’est un lobby assez puissant pour mon ozone.

Pour être au fait en arrivant à la réunion, je visite donc le site de la mairie dédié à cette concertation : passionnant, félicitations à Romain Lacuisse pour son travail. J’avais un a priori (complètement ringard !) sur la concertation par internet, car pour moi elle excluait le dialogue et la confrontation. Mais au contraire j’ai la preuve que sur l’écran les gens s’expriment en plus grand nombre et plus facilement que dans les réunions publiques. Beaucoup de propositions collectives ou individuelles : celles des associations sportives, des associations de parents et des directeurs d’écoles, des conseils de quartiers Trivaux – La Garenne - 3F et Jardin Parisien (association et groupe de travail urbanisme), une centaine de contributions individuelles .Il faut visiter ce site. On s’exprime sans rien s’interdire, on y fait des propositions sans trop d'esprit partisan. Sur le site sont aussi relayés les courriers et les remarques téléphoniques. L’expression d’Alternative Clamartienne* sur ce sujet a-t-elle eu une quelconque influence ?

*Les remarques d'Alternative Clamartienne sont présentées, parmi les contributions collectives, sur le site de la ville ici (encore un bon point pour la concertation et la transparence).

Par contre, la réunion fut à mon sens plus réductrice, apparaissant principalement comme une joute entre Kalten et « les méchants riverains du Jardin Parisien » qui ne veulent pas que cette piscine vienne perturber leur éden .Comme Delom et Berger sont présents la tonalité « joute politique » obscurcit le débat et on a tendance à vouloir se serrer les coudes autour de Kalten , mais oui !

Que lui reprocher ? De tenir le crachoir tout au long de la réunion sans jamais le déléguer à ses adjoints, devant une salle Jacky Vauclair bondée (seul Aubineau se saisit de la parole pour défendre une nouvelle piscine au Jardin Parisien et la construction de 30 logements sociaux sur l’ancien site) ? D’avoir présenté les 5 scénarios de manière tendancieuse : les deux premiers avec le maximum d’inconvénients, le dernier avec un excès de luxe, que reste-t-il ? Le choix certainement défendu par Kalten à l’intercommunalité… (quelques voix ont exprimé cette impression de fausse concertation) ?

Il est clair que Kalten a rejeté bien rapidement d’un revers de la main :

  • une seconde piscine à Trivaux. (qui ne pourrait être qu’une piscine scolaire pour des questions de coût, de plus l’intercommunalité ne financera pas deux piscines à Clamart)
  • une implantation sur l’ancien centre commercial de la Plaine (pas possible : on va remettre en place l’ancienne coulée verte d’Auzelle !)

Il est clair qu’il a principalement essayé de convaincre « les méchants riverains du Jardin Parisien » (il a maladroitement demandé aux orateurs, au moment de houleuses vagues d’hostilité, de se présenter avec leur étiquette politique, la houle passant à la tempête il a précisé « pour ceux qui ont des responsabilités »). Il a surtout voulu dédramatiser le problème de circulation et de stationnement consécutif à l’implantation de la nouvelle piscine dans ce quartier. A mon avis il a raté son coup.

Un certain consensus s’est peu à peu dégagé en faveur d’une implantation sur le stade de la plaine. Kalten paraissait cependant très frileux sur le sujet, arguant du fait que le Jardin Parisien était mieux desservi par les transports en commun (tramway) que le stade de la Plaine. Sur l’emplacement de l’ancienne piscine Kalten annonce 30 logements sociaux. Le COS (coefficient d'occupation des sols) étant de 0,4 (pas beaucoup) je crois avoir entendu le mot « maison ».

Quelques pittoresques interventions me sont restées en mémoire : Delom suggérant de s’associer avec Meudon pour faire piscine et patinoire (ce qui n’est pas idiot en soi s’il ne s’agissait pas du maire de Meudon qui y est hostile). Kalten invite Delom à venir voir ce dernier avec lui. Berger parlant pour ne rien dire, comme d’habitude, propose un square sur le site de l’ancienne piscine. Gazeilles signale qu’il n’y a pas d’unanimité dans leur groupe, défend les espaces verts (stades) contre les constructions et la densification. Je vous passe les couplets de Kalten sur les bienfaits du sport et ……des bulles dans l’eau.

En final, Kalten réaffirme qu’il sera tenu compte de cette concertation et que Berger ferait bien de renvoyer la balle à son maître Nicolas. Et pan sur le bec du blanc–bec. En écoutant d’ailleurs ce maître, ce jeudi 5 février, je m’inquiète : il va proposer la suppression de la taxe professionnelle (sans remplacement ?!?). Oh là là ! Notre piscine et son fonctionnement sont réglés par cette taxe récoltée aujourd'hui par l’intercommunalité. Enfin ce n’étaient que des paroles parmi tant d’autres qui ne mettront pas de beurre dans nos épinards.

En conclusion je vois sur le site de la ville qu’une nouvelle étape de la concertation va donner « la parole à chaque foyer », ce qui prouve qu’il n’y a pas eu de consensus et qu’on passe au stade de la consultation. Apparemment elle se fera sous forme de sondage.

Bonsoir et rendez-vous pour le troisième épisode.
Certes, ce point de vue sur la réunion du 27 janvier est mis en ligne un peu tard, mais à ce jour le site de la ville n'a toujours pas lui non plus réagi... Par ailleurs, les remarques formulées par Alternative Clamartienne relativement à l'absence de certaines informations (coûts, financement, utilisation éventuelle du terrain libéré...) permettant aux Clamartois de prendre position sur ce projet en toute connaissance de cause n'ont toujours pas reçu de réponse. Espérons que pour le "sondage" qui semble prévu la transparence soit vraiment au rendez-vous.
15 janvier 2009
Piscine, la concertation bat son plein ?!?

"Piscine, la concertation bat son plein" c'est le titre phare de la rubrique Actualités du dernier Clamart Infos (janvier 2009). Précédé par la distribution dans nos boites aux lettres d'un luxueux dépliant sur papier glacé présentant les différents scénarios envisageables pour la future piscine de Clamart, l'article fait le point sur la démarche de concertation initiée par la ville début décembre (annoncée dans le Clamart Infos du même mois). Or, si la nécessité de rénover ou remplacer notre vieille piscine ne fait aucun doute, et si l'idée d'associer les Clamartois aux projets municipaux et d'organiser la concertation avec les habitants est bien au cœur des principes défendus par Alternative Clamartienne, la mise en œuvre effective de cette concertation appelle (à nouveau) quelques remarques de notre part.

Rappelons tout d'abord que cette concertation s'inscrit dans le cadre de la démarche de démocratie locale et participative soutenue par Alternative Clamartienne et mise en bonne place dans le programme de Philippe Kaltenbach (élections municipales 2008, projet 2008-2014 p. 7). Les objectifs visés, lorsque l'on prône réellement la démocratie participative, sont d'accroître l’implication et la participation des citoyens dans le débat public et dans les processus de prise de décision qui les concernent et donc de permettre une certaine forme de réappropriation de la politique par les Clamartois. Plus modestement, dans le programme de Philippe Kaltenbach, il s'agit "d’associer le maximum de Clamartois aux projets municipaux". Cependant, ce même programme nous promet "Pour les investissements importants, faire appel à un cabinet spécialisé pour organiser la concertation et former les habitants aux enjeux locaux (développement durable, gestion, finances)".

Ces principes étant posés, on peut se demander si la démarche de concertation initiée pour le choix de la future piscine, et en particulier les modalités retenues par le service de la démocratie locale, permettent d'atteindre ces objectifs. Malheureusement, force est de constater que cette démarche, bien qu'elle semble témoigner d'une certaine volonté d'améliorer la situation dans les affaires de démocratie locale à Clamart, pose encore problème sur un certain nombre de points :

"Associer le maximum de Clamartois...", "Tout le monde participe..."
Bien sûr, on ne peut qu'être d'accord avec ces principes mais il s'agit en pratique de vœux pieux. Tout le monde sait bien que l'implication des citoyens dans les affaires locales, à travers la participation (et surtout la prise de parole) aux conseils de quartier ou aux grandes réunions publiques, est extrêmement inégalitaire. En effet, le citoyen lambda n'a pas souvent l'audace de prendre la parole pour donner son avis ou demander des comptes quand bien même sa situation sociale lui laisserait suffisamment de temps libre pour vouloir le faire (quid d'une mairie socialiste qui met en place un système qui renforce les discriminations sociales ?). Pourquoi, par exemple, ne pas avoir organisé en préalable à la réunion plénière du 27 janvier des réunions en petit comité, à l'échelle des conseils de quartier*, qui auraient permis de donner la parole à ceux qui ne l'ont pas si souvent ? Et, plus généralement, pourquoi, n'a-t-on pas recherché avec plus de conviction à permettre un accès plus égalitaire à ce processus de concertation ? Par ailleurs, le service démocratie locale a fortement axé le mécanisme participatif sur internet (cf. le site de la ville), avec un certain souci de transparence, qui nous parait louable, mais tout le monde n'a pas un accès aisé à internet : résultat, outre les acteurs institutionnels (associations de parents d'élèves, clubs sportifs...) seules une vingtaine de contributions individuelles sont remontées vers le service démocratie locale.

* Mais où sont donc passés les conseils de quartier qui sont une fois de plus court-circuités alors qu'ils auraient pu au moins servir de relais pour diffuser les informations et débroussailler le sujet ?

Transparence...
La transparence dans les débats par l’accès à l’information pour les habitants est la condition même du débat démocratique, elle est essentielle pour "se construire une opinion pleinement informée et réfléchie" (toujours le dépliant). Dans la procédure de concertation mise en place, l'information disponible est, malgré les apparences, incomplète (cf. le dépliant distribué dans nos boites) ou malaisée à obtenir. La mairie annonce que "Pour toutes les personnes désirant approfondir la question, un dossier technique plus exhaustif est disponible.", et c'est effectivement le cas, un dossier est accessible assez facilement, ainsi que d'autres documents également intéressants dans le cadre de cette concertation. Mais...

  • "Dossier technique" : Ce document a en fait pour titre "Scénarios de préprogramme complémentaires 2165-2Ae". Apparemment allégé de ses annexes, ce n'est qu'un des nombreux documents fournis à la communauté d'agglomération Sud de Seine par le responsable de l'étude. Son contenu, en fait assez sommaire, est parfois difficile à interpréter compte tenu des références faites au dossier d'analyse du besoin (2165-1 juillet 2008) qui n'a pas été communiqué. Comme le fait remarquer un des contributeurs au débat, les calculs présentés ne prennent en compte que les besoins "scolaires" et laissent de coté la fréquentation du public, les clubs sportifs et les activités annexes (aquagym...). Le différentiel entre coûts investissements/travaux et coûts TDC (toutes dépenses confondues) n'est jamais explicité.
  • Coûts : Les coûts associés aux différents scénarios sont un des éléments majeurs de la construction de l'opinion des Clamartois puisqu'ils interviennent pour pondérer la qualité de chacun des projets en lice. Malheureusement, les coûts présentés ne concernent que les coûts directement liés à la construction/rénovation des équipements mais pas les coûts induits (remplacement de Clamart Plage, création de parking, démolition de la piscine du bois, opérations immobilières bénéficiaires...). Rien non plus sur la répartition de l’investissement entre la ville de Clamart et la communauté d’agglomération Sud de Seine ou sur les éventuelles subventions qui seraient allouées.

    En ce qui concerne les coûts de fonctionnement, ils sont disponibles dans un document accessible sur le site de la mairie mais de façon agrégée, additionnant sans distinction les différents postes (personnels, énergétique, etc.) sans les détailler ce qui est dommage car il n'est alors plus possible d'apprécier le poids respectifs de chacune des contributions et en particulier la qualité environnementale des projets. Par ailleurs, ces coûts ne semblent pas prendre en compte les éventuelles variations des frais de transports scolaires induites par certains scénarios (ex: déplacement de la piscine du bois).

    Enfin, en ce qui concerne le volet financier du projet, la simple connaissance des coûts associés aux différents scénarios ne peut à elle seule permettre de se forger une opinion éclairée sur ces scénarios. En effet, il est bien évidemment nécessaire de disposer également d'informations précises sur l'état actuel et prévisionnel des finances de la ville : quelle est notre capacité à absorber les différents niveaux de dépenses induits par les scénarios ? Pour cela, il faudrait disposer de bien plus d'informations que celles actuellement disponibles (et notamment d'un budget prévisionnel détaillé et compréhensible).
  • Utilisation du terrain libéré : la connaissance du devenir des éventuels terrains libérés (ex: scénarios 3, 4 et 5) est elle aussi susceptible d'influer sur le jugement que l'on peut porter sur ces scénarios. Il s'agit d'opérations globales (démolitions / constructions) et se positionner par rapport à ces scénarios (globaux) nécessite de disposer d'informations sur le devenir des terrains (constructions d'habitations, équipements publics...) ainsi que sur les éventuels bénéfices associés à une probable opérations immobilière (qui devraient apparaitre en déduction du coût de certains des scénarios présentés si l'on veut vraiment pouvoir les comparer de façon objective...).
Démarche de concertation
On peut noter, avec plaisir, que la démarche suivie présente un caractère volontariste inhabituel à Clamart. Quelques points viennent cependant troubler notre joie...
  • La tenue de réunions de concertation au niveau des quartiers, en petit comité, nous aurait paru souhaitable, celles-ci n'ont pas eu lieu. Pourtant une réunion similaire (15 personnes) s'est tenue le 18 décembre au Jardin Parisien sur le thème de la réhabilitation de la piscine. Pourquoi avoir initié une telle réunion au Jardin Parisien et pas ailleurs ? Quels sont les critères ayant présidé au choix (restreint) des participants ?
  • L'hypothèse d'un choix entre les différents scénarios basé sur un referendum local a été balayée d'un revers de manche. Sans être des partisans forcenés de ce mode de décision, il nous semble que les arguments utilisés pour le rejeter "...la discussion montre bien que l’enjeu ne réside pas uniquement dans le choix du scénario, mais aussi dans la manière dont l’équipement futur sera intégré dans son environnement, dont il sera conçu pour répondre aux différents usages ainsi qu’aux préoccupations environnementales, etc… En outre, un débat plus ouvert qu’un vote entre 5 scénarios permet l’expression de solutions alternatives" sont un peu rapides et nous trouvons que cette décision aurait mérité une argumentation de meilleure tenue.
  • Une partie significative des informations disponibles (dossier "technique" etc.) a été mise en ligne sur le site de la mairie, un retour d'information sur ce que pensent les Clamartois a même été organisé, pourquoi ne pas aller plus loin et ne pas organiser un forum de discussion électronique permettant d'échanger (sans modération) des avis et des informations complémentaires sur le projet, d'obtenir des réponses rapides aux questions posées*, de mettre en place une FAQ, etc. ?

    * un certain nombre de questions "sensibles" répertoriées dans les "Actualités de la concertation" du 11 décembre (stationnement, éléments de diagnostic du dossier technique, transport scolaire) sont toujours en attente d'une réponse à moins de 15 jours de la réunion (finale ?) de synthèse du 27 janvier.

Le remplacement, ou la rénovation, de la piscine de Clamart est une opportunité qu'il ne faut pas gâcher en menant l'affaire à grande vitesse et en se contentant d'une concertation a minima. Dans un contexte difficile, confronté à un gouvernement qui réforme sans concertation réelle, il est du devoir d'une municipalité qui se veut de gauche d'utiliser ce type d'opportunité pour mettre en place une expérience de démocratie participative ambitieuse et conduire enfin une action d'éducation populaire qui donne aux gens le goût de la démocratie locale et de l'investissement dans la vie politique. Compte tenu des différentes remarques qui ont été formulées ici, et qui réapparaissent également dans les avis exprimés par ailleurs, il nous semble que la réunion de synthèse du 27 janvier est bien prématurée et qu'elle devrait pour le moins changer d'objectif et se transformer en une réunion de lancement d'une seconde phase, améliorée, de cette concertation.