Clamart Info : une cartographie politisée et des oublis suspects

Savoir où l'on veut aller, c'est très bien ; mais il faut encore montrer qu'on y va.                                                      Zola

Le journal Clamart Info du janvier 2002, a fait une tentative d’information concernant l’éventualité du déplacement du centre commercial de la Plaine.

En cartographie, il existe des règles précises qui doivent être suivies pour donner une information efficace or aucune des cartes du dossier ne suit ces règles.

·          Sans légende, les informations cartographiées prêtent à confusion ou sont incompréhensibles.

·          L’échelle : quand on compare différentes cartes d’un même lieu, il faut qu’elles aient toutes la même échelle.

·          Pour ne pas perdre le nord, on doit l’indiquer par une flèche.

·          La lisibilité : une carte doit être aussi claire que possible, on ne doit pas superposer les informations.

·          Le titre et les sources : sans eux, la carte n’a pas de crédibilité.

Sur les cartes du Clamart Info : ni légende, ni échelle (avec des variations d’échelle entre les cartes), ni nord, ni lisibilité, ni titre, ni source. Donc ni sérieux, ni respect du lecteur, désinformation et loi du silence avec des cartes muettes.

A ces remarques, on peut ajouter un « oubli » essentiel sur le fond : Cette cité est l’œuvre de Robert AUZELLE, architecte et urbaniste de renom, très largement connu pour la réalisation du quartier de la Plaine (de 1947 à 1967). Cet ensemble est considéré comme étant la plus éloquente contre-proposition à la politique des grands ensembles de cette époque. C’est un témoignage historique au même titre que la mairie ou les bâtiments anciens que nous nous attachons à préserver.

Il est important de se souvenir avant de démolir que cette cité n’est pas un entassement de logement mais bien un patrimoine architectural, culturel et social où formes, hauteurs et implantations des différents bâtiments ne sont pas le fruit du hasard mais bien d’une volonté de rendre la cité plus humaine et conviviale.

Ainsi, envisager le déplacement du centre commercial qui forme, avec le centre culturel, l’élément central de la cité, sans une connaissance parfaite de ce dossier architectural est une malhonnêteté intellectuelle soupçonnable de cacher des jeux d’influences et des objectifs financiers prévalant sur la qualité de vie des habitants.

Cependant pour ne pas être totalement négatif, nous nous réjouissons que le débat ait été mis sur la place publique avant que des décisions irrévocables ne soient prises comme cela fut souvent le cas par le passé en matière d’urbanisme.

Nous espérons que de cet embryon de démocratie naîtra un large débat, une information rigoureuse, complète et objective aboutissant à une décision concertée des citoyens, faisant abstraction d’intérêts privés ou individuels et prenant en compte tous les enjeux sociale et culturelle de ce quartier.

MF et VV