IMPRESSIONS A CHAUD

En revenant de Florence, 1er Forum Social Européen, on ne peut faire autrement que d’en parler autour de soi.

Une amie m’a dit: « Oh, c’est super, heureusement que des manifestations comme celle-là existent ».

Une autre m’a dit : « Vous me faites bien rire les p’tits jeunes, vous allez à Florence pour votre conscience mais ça ne sert à rien si une fois revenus vous ne militez pas ».

L’autre de lui répondre : « Aller à Florence c’est déjà un acte militant ».

Je voulais rappeler cette anecdote pour parler du militantisme. Militer pour moi c’est réagir, de préférence en groupe, à quelque chose. C’est une cohérence personnelle. Je suis dégouttée quotidiennement par des actes inhumains. Soit, je ferme les yeux et m’occupe de mon petit monde. Soit, je suis cohérente avec ce qui me révolte et j’essaye de militer tout en m’occupant de mon « petit monde ». Je dis essayer car personnellement je galère à être assidue. J’ai 26 ans, la vie est ouverte à moi, c’est maintenant que je choisis pour plus tard. Je trouve que ce n’est pas toujours évident de gérer dans une journée la vie, l’amour, le boulot, les amis, et le militantisme.

Florence m’a permis de retrouver une motivation claire à ma volonté de militer. Il y avait une telle énergie positive qu’après, militer devient une priorité. Militer quand on n’est pas étudiant est plus dur. Comme nous avons remarqué plus des trois-quarts des jeunes militants français à Florence étaient des étudiants donc ils étaient déjà tous en réseaux dans les Facultés. Ils ont en permanence l’information quotidienne et son historique. Comment ne pas réagir quand on a connaissance de tous les travers humains à l’échelle mondiale ? Mais comment avoir envie de militer quand on ne connaît pas toutes les injustices qui se passent tous les jours? Les étudiants peuvent vite se mobiliser, ils sont tous dans le même lieu et ont des salles pour se réunir, des photocopieuses etc...

Le problème c’est qu’une grande partie des jeunes non étudiants ne sont pas du tout touchés par les infos et les tracts. Je ne fais pas d’études et quand je suis arrivée à Florence, j’étais entourée d’étudiants qui parlaient « intello ».

Je me suis dit : « qu’est ce que je fous là ? »

Et Sylvain, un pur et dur, militant étudiant, me répond : « c’est très bien que des jeunes non étudiants comme toi viennent participer ».

Pour ma part je vais essayer de faire passer le message dans ma ville aux jeunes qui ne font pas d’études. Y a du boulot, alors on y va.

Rendez-vous, ensemble contre toutes les supériorités humaines mal placées.

Marion