Clamart, le 21 juin 2002

Cher(e)s collègues,

 

Nous vous informons par cette lettre de notre décision de quitter la majorité municipale et de rendre les délégations et responsabilités qui étaient les nôtres au sein de cette majorité.

Comme vous vous en souvenez, nous avons tout fait pour favoriser le succès de la Gauche aux élections municipales, et nous ne le regrettons pas.

Cependant, notre mandat est différent de celui de la Gauche plurielle. Près de 10% des électeurs nous ont confié non seulement des objectifs « de Gauche », mais aussi la mission de changer les pratiques de pouvoir: transparence, écoute, dialogue, partage des responsabilités, respect des engagements. Tout cela fait partie de notre contrat d’élus et les derniers événements politiques nationaux nous en rappellent l’importance pour tous les citoyens.

Intégrer l’ensemble des cultures politiques de la majorité devait être un objectif essentiel pour tous. La pratique a, depuis le début, tourné le dos à cela. A l’instar du parti socialiste vis-à-vis de ses partenaires au niveau national, la volonté du maire est hégémonique, ses moyens sont d'imposer le rapport de force permanent et de jouer la division entre les composantes de la majorité. On ne peut mener une action efficace dans un tel cadre. On ne peut répondre aux besoins des Clamartois dans une telle ambiance.

C’est pourquoi, nous, les six élus d’Alternative Clamartienne, tout en restant au Conseil municipal, avons décidé de mettre un terme à notre appartenance à l’équipe majoritaire municipale et de rendre les délégations Jeunesse, Démocratie locale et Communication dont nous avions la charge.

Cette décision s’est forgée au fil du temps, au fil des événements, des obstructions, des empêchements. Elle s’est figée lors du dernier conseil municipal du 30 mai ou le maire, suivi par une certaine majorité municipale, a refusé les moyens de fonctionner à la délégation Jeunesse: opposition au recrutement d’un directeur du service Jeunesse pourtant agréé par tous et disponible immédiatement et contestation de l’opération Solidarité Jeunesse au seul motif de régler ses comptes à notre groupe. Vu l'étendue des besoins de la jeunesse sur la ville, cette attitude nous parait inacceptable, pour nous comme pour la population.

Comme la présidente du groupe PS et le maire nous l’ont alors dit, il nous « faudrait maintenant rentrer dans le rang pour pouvoir travailler ». Accepter un tel «contrat » signifierait oublier notre mandat, renoncer à nos valeurs. Nous ne l’acceptons pas.

N’étant donc plus en situation de développer nos projets de façon efficace, nous décidons de constituer une opposition de Gauche qui travaillera de façon constructive à l’élaboration de projets et qui agira pour mettre en oeuvre une véritable démocratie locale.

Recevez, cher(e)s collègues, nos meilleures salutations.

 

Yann Cochin  Lauriane Desveaux  Agnès Heurtier

François Loloum  Christian Nachon  Marie-Claude Siron